Préface
Dimanche 27 juillet 1214, un jour du Seigneur et béni par celui-ci. Cependant, ce jour là n'était point destiné à prier mais à guerroyer. Ce fut ce dimanche Saint qu'eut lieu la bataille des Bouvines opposant l'armée française du Roi Philippe Auguste aux troupes de la coalition menée par Otton IV. Ce ne fut pas que le jour d'une grande victoire, mais aussi celui de mon anniversaire et de mon premier combat au côtés de mon père. À la fin de cette journée je put en établir le bilan qui se résuma à une phrase.
Le Dimanche 27 juillet 1214 j'eus 21ans, remporta ma première bataille et enterra mon père, mort au combat.
Mon père était le Seigneur Kay DelaBarrière, Duc d'Alençon. Il régna sur son domaine d'une main de fer mais il était juste et bon, ses sujets l'aimaient et maintenant ils le pleurent. À présent c'est à moi, son unique enfant, de lui succéder.
Mais avant de mourir, mon père me souffla sa dernière volonté. Il me demanda de ne pas laisser nôtre sang s'éteindre. Et je respecterais ce dernier vœu. Tel est le devoir d'un fils que d’honorer son père et de faire perdurer le nom et l'honneur de sa famille à travers le temps, mais cela implique de choisir une prétendantes et d'avoir des enfants. Sauf que je suis une femme et que la dernière personne qui le savait vient de trépasser...
Pourquoi est-ce que je me fais passer pour un homme? Comment cela est-il possible? Qui suis-je réellement? À cette question je n'ai qu'une réponse. Je m'appelle Louise, Galaad delaBarrière et voici mon histoire.
Chapitre 1
Mon histoire commence le 27 Juillet 1193 mais remontons encore un peu plus loin. Mon père s’appelait Kay DelaBarrière il devint chevalier et prouva sa bravoure après maints combat d'où il sortit vainqueur se faisant ainsi un nom dans le milieu de la chevalerie. Grâce à ses nombreuses prouesses il put demander la main de la Duchesse d'Alençon, l'anoblissant alors.
Quelque années plus tard, mon père voulut un fils pour lui succéder et lui enseigner le code de la chevalerie. Cependant le Seigneur n'avait pas béni ma mère et sa fertilité n'était que très réduite. Après un certain acharnement, ils réussirent enfin à avoir un enfant. Mais peut-être cela aurait-il mieux valut que je ne naisse pas?... Moi qui suis le fruit de leur amour, je suis aussi l'enfant de la mort. Car ma mère mourut en me donnant la vie. Il aurait put en être autrement, des médecins auraient put user d'un quelconque procédé pour sauver ma mère et ne pas me faire naître, mais elle refusa et se sacrifia en échangeant sa vie contre la mienne. Elle n'eut le temps que de me prendre dans ses bras, me sourire et me souffler mon nom. "Louise..." Avait-elle murmuré dans un dernier sourire...
Cela peut paraître étrange mais je me souviens encore de ses bras chaud, m'enlaçant. À chaque fois que j'y repense, c'est comme un rêve, une douce chaleur m'enlaçant et je me sens bien et en sécurité. Telle fut la marque qu'elle me laissa car je ne sais rien d'autre sur elle... Mon père, fut tellement ravagé par le chagrin qu'il fit enlever quasiment toutes les représentations d'elle. Il les scella dans une pièce à laquelle jamais je n'ai eu accès. Cependant il resta une trace d'elle, une statue qu'ils avaient fait construire pour leur mariage, les représentants tout les deux. Mon père l'avait laissé dans sa chambre, et la regardait chaque soir.
Voilà donc où les premières raisons de mon changements apparurent. J'ai vécut dans le château d'Alençon avec mon père qui était quelqu'un de très gentil et attentionné envers moi, mais plus d'une fois, lorsqu'il buvait, je l'entendais maudire ce matin où je vis le jour et lui enleva ce qui lui était le plus précieux, sa douce femme.
Mon enfance fut bercée par les récits de bataille de mon père, de ses songes à propos de ma mère et de ce fils qui n'existait pas. Il m'aimait, oui, mais ne me voyait pas réellement. C'était vrai, qu'est ce que je pouvais lui apporter? Je ne pouvais pas lui succéder, je ne pouvais pas me battre, je ne pouvais pas le réconforter, je ne pouvais le satisfaire comme un fils l'aurais fait. Et pourtant il essayait de m'élever au mieux, mais il restait un homme et n'avait pas la délicatesse d'une mère ni le comportement. J'étais née femme et il ne savait pas comment faire pour que je devienne une jeune duchesse aussi belle et raffinée que ma mère. Mon père m'éduqua alors, à moitie homme, à moitie femme, car il m'élevait comme un garçon, ne m'enseignant aucun raffinement, bonnes manière et protocoles qu'une duchesse devrait connaître, mais ne me permit de ne faire que ce que les femmes faisaient.
Secrètement, je le regardais entraîner un jeune écuyer d'à peu près mon âge. Il s'appelait Evrard et il était gentil aussi. Mon père me l'avait présenté lorsqu'il avait juré fidélité à nôtre famille, je m'entendais bien avec lui, il me montrait les gestes que lui apprenait mon père. Et d'ailleurs j'étais plus douée que lui.... Même s'il le niait tout le temps!
Enfin bref, le temps passait donc ainsi, j'étais devenue amie avec Evrard et j'observais mon père en secret lorsqu'il s'entraînait. Mon père m'avait appris à lire et tout les soirs je lisais les histoires de chevaliers, de grandes batailles, je parcourais les manuels sur la chevalerie, les livres d'histoires et la bible. Jusqu'à l'année de mes 12ans. Cette année là, je décida de changer et ce pour toujours.
Ven 4 Mar - 10:12
