Fugue en Gondole

Admin Messages : 230 Date d'inscription : 06/04/2010 Age : 36

Ils n'étaient pas revenu depuis longtemps de la mission en Irak, mais à peine avait-il posé son sac qu'il avait fuit la Legio.

Ce n'était techniquement pas très réglementaire, c'est pourquoi il avait profité du manque de sommeil d'Anna pour lui faire signer l'autorisation de permission sans qu'elle ne la lise, avait réservé un hôtel à Budapest pour brouiller les pistes, et avait foncé à Venise.

Venise était la ville de l'amour et des couples en goguette selon la rumeur...
Assis tranquillement sur la place St-Marc en cette fin d'après-midi ensoleillée, Sandro ne pu que confirmer...
Partout où il posait les yeux il voyait un couple de touristes tout sourires, se croisant sans jamais se voir au son d'un morceau de Vivaldi qu'un petit orchestre de restaurant jouait un peu plus loin.

Tout cela lui renvoyait encore plus en pleine figure la solitude la plus totale dans laquelle sa vie le plongeait, et à quel point il risquait de continuer ainsi jusqu'à la fin de ses jours.

Il poussa un long soupire, bientôt doucement remplacé par un sourire satisfait lorsqu'un des fameux pigeons de la place se "détendit" un peu trop sur un des touristes.

*Bien fait...*

Annabelle se rendit compte bien trop tard que son ami avait profité de sa fatigue pour lui faire signer l'autorisation... Elle l'aurait bien laissé filer, si elle n'avait pas eut besoin de lui pour la prochaine mission. mais peut-être était-elle jalouse de ne plus pouvoir prendre de vacances? Avec Koenig comme seul supérieur, elle n'avait pas grand chance de pouvoir en prendre...

Se servant du réseau des observateurs, la borgne appris qu'il se trouvait à Venise, malgré une tentative pour brouiller les pistes. C'est qu'ils savaient faire leur boulots les petits de Tamaki...

Elle avait donc foncé pour le retrouver. Après de longue recherches, et pas mal de chance, elle l'avait retrouvé: seul, en train de se détendre. Elle s'approcha discrètement, s'asseyant à ses côtés:

- Tu sais que je n'aurais pas nécessairement refusé ton autorisation de sortie si tu me l'aurais demandé...

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Pas si surpris que ça, Sandro ferma doucement les yeux.

-J'ai demandé. J'ai dis: "signe moi ce document s'il te plait".

Il les rouvrit et observa quelques instants le ciel sans nuages avant de se tourner vers elle.
Elle avait mauvaise mine, pâle, des cernes gigantesques sous les yeux, en fait c'était peut-être elle qui avait besoin de ces vacances...

Il lui adresse un sourire fatigué et reprit la parole:

-Puisque tu es là, profitons-en, je connais un bon restaurant par là.

Il se leva et lui tendit la main.

-Oh, et dis-moi que le coup de la chambre a Budapest à servit à quelque chose... Je détesterai avoir payé pour rien...

- Ce n'est pas vraiment une vrai demande... Tu as profité de ma fatigue.

Souriant légèrement à sa proposition elle attrapa sa main et se releva:

- Bonne idée, je n'ai presque rien mangé depuis ce matin. Pour la chambre, disons que ça nous a fait perdre quelques heures...

Prenant une petite pause, elle continua d'un air contrit:

- Tu devais te douter que nous te retrouverions assez rapidement...

Alors qu'elle marchait, se laissant guider, elle réfléchissait à comment il était bon de ne pas être ni au siège de la Légio, ni en mission. Elle pourrait oublier tous ces problèmes un moment, juste le temps de savourer l'instant présent...

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-ce n'est qu'un détail.

La relevant, il la dirigea de main experte à travers la foule qui arpentait les petites rues derrière la place.

-Je m'en doutais, j'espérais juste quelques heures de plus.... Les gens de Tamaki sont chiants... Pourquoi gâcher les vacances des autre? Ils sont frustrés?

Parvenant devant un petit restaurant qui ne payait pas de mine, il fit un sourire de gosse le soir de noël.

-C'est ici ! Le meilleur restaurant de pattes de Venise !!!

Il ouvrit la porte et la laissa passer en premier, puis s'installa à une petite table pour deux.

Autours d'eux dinaient des gondoliers, des touristes, une bonne vingtaine de personnes sans liens entre elles, sans "soucis", sans connaissance des dangers qui les guettaient...

- Ils sont sans doute un peu frustré en effet, ils ont beaucoup de travail, vu qu'ils ne sont plus autant qu'avant...

La borgne se laissa gagner par l'air enjoué de son ami lorsqu'ils arrivèrent devant le restaurant. Souriant, elle entra en premier. Elle était bien curieuse de gouter à ces fameuses pâtes.

Tout était si... normal... pas de monstre, pas d'esprit pas de traitres... juste des gens qui mangent... des gens qui sont heureux...

Lorsque leurs plats arrivèrent enfin, l'agente s'exclama après sa première bouché:

- T'as raison, c'est vraiment bon! Il y a longtemps que je n'avais pas manger des pâtes.

Il y avait aussi longtemps qu'elle n'avait pas été dans un restaurant...

- J'ai parfois l'impression que je n'ai plus de vie en dehors du travail... C'est comme si plus rien d'autre n'existait... Jusqu'à ce que je puisse être en publique et voir qu'il y a autre chose et me rappeler pourquoi je fais tout ça...

Elle avait parlé doucement, un peu perdue dans ses pensées, ne s'attendant pas vraiment à une réponse.

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Manger dans ce restaurant était très mauvais pour la santé d'Alessandro Ricci...

En voyant son plat arriver, il sentait sa bouche se tordre en un sourire des plus stupides, le fumet du plat lui donnait envie de l'engloutir en une fraction de seconde, et ne parlons pas de la sérénade de l'estomac, fameux morceau fréquemment repris en cœur en ce lieu...

Souriant comme un bien heureux, il porta une première bouchée à sa bouche et bugga alors que les saveurs se présentaient à son palet.

Entendant la phrase de sa collègue, son sourire se figea, puis régressa graduellement.

-Il arrive que je les envie, j'ai parfois l'impression de me sacrifier pour des ingrats, de risquer continuellement ma vie pour leur permettre de préserver ce que je ne pourrait jamais avoir...
Pas toi...?

Doucement, il lui versa un verre de Chianti, puis s'en versa un à son tour avant de le déguster.

L'Italie était vraiment le pays de la gastronomie...

Voyant le sourire de son ami effacer, elle se maudit... elle aurait mieux fait de se taire. Elle devait être plus fatiguée qu'elle ne le croyait pour laisser ses pensées sortir ainsi ...

- J'ai trop souvent cet impression... Mais alors je me dis que je le fais pour les gens que j'aime et ceux que j'ai aimé... Oublis ça, je suis désolée...

La borgne ne pouvais s'empêcher de penser au travail... Même si elle savait qu'il y avait autre chose dans la vie que les monstres et les traitres, tout semblait converger dans ce sens... Pourtant, il y avait déjà eut autre chose dans sa vie, elle se repensa à l'insouciance d'avant...

Chassant la Légio de son esprit, elle prit le verre qu'Aless lui avait versé, savourant ses arômes.

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-Non non, ce n'est pas dans ce sens que je le dis. Tu n'a pas à t'excuser.

Il savoura doucement son plat, perdu dans ses pensées, puis un sourire vint à nouveau point le bout de son nez sur le visage de l'agent.

-Alors, comment furent les retrouvailles avec ton chère Koenig? Tu râle tellement après lui que je pourrait me poser des questions.

Il lui fit un clin d'oil et dut faire appel à tout son self contrôle pour ne pas éclater de rire d'avance quand à la réaction que cela provoquerait chez son amie.
Il ne pensait pas un instant à ce qu'il disait, mais il avait bien le droit d'embêter les gens, sinon quel serait le plaisir dans sa vie?

Annabelle venait de prendre une bouché et n'avait pas vu le sourire sur le visage de son ami lorsqu'il lui avait parlé de Koenig. Elle toussa un peu, avalant de travers. Reprenant son souffle elle le regarda. Iol semblait sur le point d'éclater de rire.

Souriant, elle prit une gorgée avant de lui répondre.

- Pourquoi ça t'intéresse? Tu ne serais pas jaloux que je passe plein de temps dans son bureau? Ne t'inquiète pas, mon "cher" Koenig m'a comparé avec un zombie avant de menacer de séparer ma tête du reste de mon corps, alors je préfère ne pas trop le côtoyer...

Buvant de nouveau, elle continua à le regarder de son œil bleu, attendant sa réponse.

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Il est évident qu'un ex-commando ayant réalisé autant de missions et vu tellement de choses atroces avait une maturité plus développée que la moyenne.
C'est donc tout naturellement qui lui répondit en lui tirant la langue.

-Qui sait...

il lui fit un léger sourire joueur et rigola en entendant la partie sur sa rencontre.

-Cela lui ressemble bien en effet.

Il l'observa quelques instants, songeur, puis reprit d'une voix douce.

-Cela dit c'est vrai que tu as mauvaise mine. Je te suggère de "déserter" momentanément en ma compagnie.

Il laissa passer quelques secondes puis repris:

-Je suis content que tu sois avec moi.

Annabelle ne pu s'empêcher de rire lorsqu'il lui tira la langue. Où qu'il rigola de sa rencontre. C'est vrai qu'il connaissait le dirigeant de la Légio depuis plus longtemps qu'elle, il n'y avait que depuis quelque temps qu'elle devait travailler avec l'homme.

Elle ne pu s'empêcher de rougir légèrement lorsque son collègue lui déclara être content qu'elle soit là, après lui avoir proposé de déserter un peu.

- Puisque je suis déjà ici, pourquoi ne pas en profiter? Il est rare que j'ai droit à de la bonne compagnie...

laissant un court silence flotter, la femme déclara:

- Je crois que je suis contente que tu m'aies duper avec l'autorisation...

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Il fit un grand sourire en entendant sa réponse.
Et parce qu'il pourrait profiter de sa compagnie, et également car cela signifiait que ses vacances ne seraient pas aussi écourtées qu'elles auraient pu l'être.

Entendant la deuxième phrase, il ne pu s'empêcher de laisser sortir un éclat de rire.

-Tu es consciente que cela signifie que je risque de le faire plus souvent si tu me dis ça?

Le ton était joueur, la finalité peut-être moins innocente.

Finissant son plat, il poussa un long bâillement et regarda l'heure.

-Tu veux un dessert ou un café? Tant que nous sommes ici autant profiter pour faire une ballade en gondole, enfin si ça ne te dérange pas bien sur.
Dans ce cas par contre il vaudrait mieux ne pas tarder, le soleil se couchera dans un peu moins d'une heure.

Annabelle était bien contente de l'entendre rire, ça avait quelque chose de chaleureux, de réconfortant. Elle rit avec lui, de bon cœur. oubliant tout le reste.

- Tant que tu ne nous mette pas dans le pétrin, je vois pour où serait le problème d'une petite escapade de temps à autre...

En fait, elle ne voulait pas penser à ce que des fugues occasionnelles causeraient...

Terminant son assiette, elle vit Aless regarder l'heure. Il commençait à être tard... Avoir été raisonnable la borgne serait rentré à la Légio en ramenant son ami, mais elle n'avait pas envi de l'être, alors elle lui fit un grand sourire:

- Je n'ai jamais fait de tour en gondole, ça serait dommage de repartir sans l'avoir fait...

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Lui faisant un nouveau sourire, il paya l'addition et lui tendit la main.

-Suivez le guide.

La tenant par la main, il la guida à nouveau à travers les dédales de petites ruelles étroites jusqu'à un des innombrables ponts de la ville.

Un petit accès menait à un gondolier qui souriait d'avance quand au pactole qu'il se ferait.

-Buongiorno ! Vous voulez faire un tour?

-Quelque chose comme ça.

-Parfait ! Vous voulez un chanteur et un musicien avec vous? C'est très bien pour une balade romantique dans notre belle ville et ses canaux !

Sandro senti plus qu'il ne le souhaita ses sourcils monter très haut sur son front et son sourire se crisper.

-Eeeeeeeh... Je pense qu'on vas prendre au plus simple.

Il se tourna vers la jeune femme.

-Tu en pense quoi?

La brune se laissa guider en souriant, elle avait l'impression d'avoir rajeunie. C'est le cœur léger qu'elle parcouru les petites rues jusqu'à un pont.

Elle écouta la conversation des deux hommes sans s'imposer. Rougissant un peu à la mention de "balade romantique".

- On va prendre au plus simple... Il ne faudrait pas qu'on reste coincé à Venise parce qu'on a plus les moyens de rentrer...

Cette option était peu probable, quelqu'un viendrai les chercher... Mais la borgne trouvait l'idée amusante...

Tentant de ne pas tomber, l'agente pris place dans la gondole, souriant toujours. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas était si joyeuse...

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Hochant la tête, il la rejoignit et le gondolier commença à les faire doucement avancer au gré des canaux.

Le nombre de pont qu'il y avait dans cette ville l'avait toujours impressionné.
Il devait y en avoir une bonne centaine, si ce n'était pas plus.

Un pourtant le marquait plus que les autres...
Un pont clos où n'étaient ouvert à la lumière que par une petite fenêtre, il reliait le palais des Doges à l'ancienne prison.

-Le pont des soupires...

Jetant un regard à son amie, il continua.

-Tu vois cette petite fenêtre sur le pont? C'est la dernière fois que les condamnés à mort voyait la lumière, la dernière fois qu'ils goutaient à la liberté.

Il laissa une petite pause, puis il reprit.

-C'est parfois ce que je ressent... J'ai l'impression de passer ma vie bloqué dans le pont des soupires à observer l'extérieur, à observer la vie en sachant que je n'y ai pas ma place...

Annabelle regardait autour d'elle les bâtiments, les ponts et les gens...
Soudainement, Alessandro attira son attention sur un pont particulier. Lorsqu'il lui lui parla de la fenêtre, elle ne pu empêcher un frison de lui parcourir le dos en pensant au nombre de personnes qui était passé là, juste avant leur exécution...

Puis, la femme se sentie envahi par la lassitude:

- C'est aussi ce que je ressens... Avant que je ne sois attaqué, j'avais ma place parmi tout ces gens, j'avais un avenir... Mais il y a eu cette bestiole et puis cette nouvelle vie, si on peut appeler ça une vie...

Ça faisait quoi? huit ans? mais la brune ne s'en était jamais vraiment remise. Et comme à chaque fois qu'elle y pensait, elle avait porté inconsciemment une main à son visage, juste sous le bandeau.

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Il la regarda avec surprise, puis son visage s'orna d'un sourire quelque peu hésitant.

-J'avais oublié que tu avais débuté ta vie "libre". Je suis désolé, ce que je ressent ne doit même pas approcher ce que toi tu ressent. Après tout, je n'ai jamais réellement connu ce genre de vie, j'ai grandi avec la Legio, et on ne peux pas regretter ce que l'on a jamais connu.

Il soupira regarda la vie autour de lui, les gondoles qui passaient, les civils souriants, s'amusant, profitant d'une liberté qui leur serait à jamais refusée.
Combien il aimerait pouvoir être ainsi...
Mais au final... Pour faire quoi...?

Il essaya quelques instants de s'imaginer bloqué derrière un bureau toute la journée à gérer des dossiers sans intérêt et éclata presque de rire.

La femme se comparait souvent à un animal sauvage mis en cage, ce n'était pas pour rien qu'elle aimait les missions en forêt... ça lui donnait l'illusion temporaire d'être libre de ce qu'elle faisait.

Elle sourit tristement en pensant aux possibilités qui se seraient offertes à elle si elle avait pu vivre normalement: Elle aurait sans doute continué les études de terrains, comme celle qu'elle faisait à la Baie d'Hudson ce fameux jour décisif... peut-être serait-elle devenue une sommité dans le domaine de l'écologie? Plutôt que de travailler à éliminer toutes sortes de bestioles...
Mais aurait-elle été plus heureuse?

Se ressaisissant, elle pensa aux points positifs.

- Mais si je n'avais pas été recrutée, je ne t'aurai jamais rencontré.

Elle lui fit un léger sourire, ne sachant qu'ajouter à cette triste conversation.

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Il lui sourit en retour.

-Qui sait. Peut-être un jour un jeune businessman italien un poil décalé se serait-il retrouvé dans une conférence au Quebec, face à une farouche militante écolo avec une passion pour la vodka.

Il lui tira la langue et rigola en imaginant cette vie parallèle.

Tout-à coup, la question fatidique lui vint.

-Mais que ferait Koenig si il n'était pas dans la Legio...?

Il tenta de l'imaginer ailleurs et sentit sa machoire se décrocher en imaginant son supérieur en civil.

Annabelle rit de cette mince possibilité. Comment aurait été cette vie? Il n'y aurait pas eut cette ombre de mort qui tournait toujours autour d'eux...
Pas de missions risquées... juste de la vodka et la liberté...

- Koenig... peut-être en directeur d'une prison... Ou un truc en rapport avec la religion...

L'agente ne pu s'empêcher de plaindre les prisonniers... quoique ça aurait peut-être été une bonne source de motivation pour respecter la loi...

Elle éclata à nouveau de rire. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas autant rit et ça lui faisait un bien immense.

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La ballade se poursuivit encore un peu, la gondole dérivant doucement le long des canaux étroits, maniée de main de maître par le gondolier expérimenté.
Ce dernier ne faisait pas de réflexions sur ce qu'il entendait, imaginant sans doute que les deux agents jouaient une sorte de jeu de rôle.

Une fois retournés au point de départ, il sorti de l'embarcation et tendit sa main à Anna afin de l'aider à en faire autant.

-Il commence à se faire tard, autant rentrer. Tu dors où ce soir?

Annabelle garda le silence pour le reste de la balade, se contentant de savourer ce moment de calme et la présence de son ami.

Elle aurait bien aimé que ça continue indéfiniment, mais toute bonne chose à une fin, malheureusement. C'est avec un peu de regret qu'elle descendit de l'embarcation.

Écoutant la question de son collègue, la brune se sentie glisser vers un autre dilemme. D'un ton où perçai un peu la gêne et la culpabilité d'avoir «fuguée», elle expliqua:

- Lorsque je suis partie plus tôt, je pensais retourner dormir à la Légio... Mais il commence à être trop tard pour cette option... Alors tu as quelque chose à me proposer?

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-Mon hôtel n'est pas très loin, on peux toujours aller voir si il reste une chambre de dispo, et sinon on improvisera.

Il lui fit un sourire et la prit par la main.

-C'est par là !

Il la "traina" à nouveau à travers un dédale de petites ruelles jusqu'à arriver devant un petit immeuble ancien sur lequel avait été apposé une pancarte indiquant qu'il s'agissait d'un hôtel.

Ils ne pouvaient pas le voir maintenant mais l'autre côté du bâtiment donnait sur un des canaux débouchant sur le fameux Rialto, le plus célèbre pont de Venise, un bon hôtel pour profiter de la douceur de la ville.

Tirant la porte, il fit signe à son amie de passer devant.

-Après vous mademoiselle.