Fugue en Gondole

Improviser... les solutions qui s'offraient s'il n'y avait plus une chambre libre était soit d'aller voir ailleurs, ou de partager avec son ami... ou dormir dehors... Cette dernière solution faisait très clochard en ville... être arrêté pour vagabondage ne serait pas très bien vu par Koenig...

La femme se laissa de nouveau guider dans la ville. Ça lui faisait du bien de ne pas avoir à mener, juste suivre sans vraiment réfléchir...

Elle entra dans l'hôtel lorsqu'Alessandro lui ouvrit galamment la porte. La brune se dirigea vers le comptoir, demandant une chambre à la dame.

- Il n'y a plus rien de libre. Je suis désolée, mais il aurait fallu réserver avant.

Se tournant vers son ami, la borgne demanda un peu piteusement:

- Tu partages? ou je dois chercher ailleurs?

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Sandro prit la regarda avec un air sérieux et prit la parole d'un ton qui ne laissait la place à aucune réplique:

-Plutôt crever, ce soir tu dors dans la rue !

Il garda son air sérieux quelques secondes, puis ne pu plus tenir et éclata de rire.

-Mais bien sur, allez vient.

Le bâtiment étant ancien, il n'y avait pas d'ascenseur et ils durent donc prendre les escaliers pour se rendre à l'étage.
Il déverrouilla la porte de sa chambre et lui fit le tour de "l'appartement".

-Donc là c'est la mini salle de bain, à gauche il y a un petit balcon qui donne sur les canaux et bien évidemment le reste est la chambre.

Désignant chaque élément de la main, il se figea lorsqu'il remarqua un détail d'une importance tactique assez flagrante...
Il n'y avait qu'un seul lit...

Annabelle haussa un sourcil sur la réplique de son ami, qu'elle failli prendre au sérieux, avant qu'il n'éclate de rire.

Riant, elle le suivie jusqu'à la chambre, tout en admirant les décorations anciennes.

La brune sortie sur le balcon quelques instants, profitant de la vue, pendant la petite visite.

Elle s'assit sur le lit avant de remarquer un certain trouble chez son ami. Elle ne comprit pas tout de suite. Promenant son regard sur la pièce, elle finit par compter:
Un lit...
Ils étaient deux...

- Je suppose qu'on peut partager... sinon je dors au sol, puisque je suis l'intruse...

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Il souri nerveusement à sa remarque.

-Comme tu le sent. Si l'un de nous dors par terre par contre ça serait plus à moi de le faire.
Après tout, c'est toi qui es la "faible femme" parmi nous, la galanterie le commande.

Il lui tira la langue en souriant, puis l'invita à s'installer et à se mettre à son aise.
Pendant ce temps il alla sur le balcon et passa un rapide coup de fil à Gaby pour avoir des nouvelles et l'informer qu'il n'était pas mort ou autre et qu'il devrait utiliser temporairement une autre bouillotte.

Terminant la conversation, il retourna dans la chambre et fit un nouveau sourire à son invitée.

-Un petit en-cas avant de se coucher? Qu'est-ce qui te ferai plaisir?

La brune eut un peu envi de lui mettre un pain à la mention «faible femme» mais elle se retint.

- On va partager, sauf si tu as peur que je t'étrangle dans ton sommeil pour cette réplique machiste...

Elle lui fit un petit sourire narquois avant d'enlever sa veste et de l'accrocher. puis elle alla dans la salle de bain. La brune dénoua ses cheveux, les peignant avec ses doigts, à défaut d'avoir un peigne. Elle garda son bandeau, mais décida d'enlever son foulard, question de ne pas s'étrangler avec pendant son sommeil. de toute façon ses cheveux cachaient ses cicatrices.

Lorsqu'elle sortit elle répondit à son ami:

- Et bien, Nous sommes partit du restaurant sans prendre de dessert... Je te laisse me surprendre.

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Le sourire se fit nerveux en entendant sa réponse quand à la solution qui serait mise en place.

-Je parle de galanterie et tu me parle de machisme, alala, les temps ont décidément bien changés...

*Allez ça vas aller, après tout c'est comme de dormir avec Gaby!
...
Nan ça n'est en rien pareil !!!! *

Alors qu'il buggait depuis un temps indéterminé, il fut sorti de ses réflexion par la voix de son amie alors qu'elle sortait de la salle de bain.

-Je sait déjà ce que je vais demander.

Salivant d'avance, il appela la réception et demanda qu'on leur fit monter deux tiramissu et deux verres d'amareto.

Ces derniers leur furent bientôt apportés et il eu le plaisir de pouvoir humer le doux fumet du délicieux désert.

-Bon appétit!

Il enfourna une bouchée et une expression de pure extase s'installa sur son visage.

Une fois leur dessert arrivés, Anna regarda Aless manger avec appétit. Quel gourmand...
Elle mangea aussi, savourant chaque bouchée.

Une fois le tiramissu et le verre d'amareto terminés, elle alla boire un peu d'eau.

Puis elle réalisa les implication de sa décision de plus tôt: Elle allait partager un lit avec un homme. Il y avait tellement longtemps que ça n'était pas arrivée, c'était dans une autre vie... Elle ressentait une légère gêne à cette idée.

- Je suis fatiguée, c'est pas facile de te poursuivre pour te ramener à la Légio...

Restant habillée, elle se glissa sous les couvertures en souriant.

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-C'est pour ça que tu m'a retrouvé....Vachement compliqué ça se voit.

Il devait vraiment revoir ses techniques d'évasion dans la nature...

Secouant la tête en souriant, il alla prendre une douche rapide, se sécha, passa quelques vêtements légers et se glissa à son tour dans les couvertures.

La situation était des plus bizarres pour lui, il était dans son lit, une source de chaleur était non loin de lui... La situation n'aurait logiquement pas été différente des fois où Gaby squattait son lit, et pourtant... Quelque chose était différent... A part le fait que ça ne soit pas Gaby bien sur...

Perdu dans ses réflexions, il ne fit pas attention lorsque par habitude et passa sa main par dessus le corps chaud de sa collègue et la serra dans ses bras.

*...*

Il comprit ce qu'il venait de faire et bugga.

L'agente s'était assoupie pendant que l'autre allait prendre sa douche.

Lui tournant le dos, elle ne réagit pas lorsqu'il prit place à ses côtés. Elle ne réagit pas tout de suite lorsqu'il passa un bras autour d'elle.

Sans penser, elle se retourna et se blottie dans les bras de son ami.

Soudain, son esprit embrumée par le sommeil retrouva soudainement sa lucidité. Ouvrant les yeux, elle rougit immédiatement. Elle n'osait plus bouger, d'une part parce qu'elle était plutôt bien, mais aussi parce qu'elle ne savait tout simplement pas comment réagir à cette situation.

Elle ne savait pas si elle devait parler, s'excuser ou s'en aller...

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Le bug s'intensifia d'avantage lorsqu'elle se blotti contre lui.

Un léger rougissement se propagea à ses joues alors qu'il se tendait, n'ayant guère l'habitude de ce genre de choses, puis, rassuré par le fait qu'elle ne se soit pas réveillée, il se détendit enfin.

Un léger sourire pointa même le bout de son nez alors qu'il sentait la chaleur de la jeune femme contre lui et son air "libéré", il ne voyait pas d'autre mots. Elle semblait réellement libérée de toutes les contraintes qu'elle avait d'habitude.

Perdant toute peur, il lui caressa doucement les cheveux, se demandant vaguement pour quelle raison il n'avait pas envie que ce moment cesse.

Fermant les yeux à son tour alors qu'il lui caressait le dos, il tenta de s'assoupir... En vain...

Elle avait attendu, ne sachant toujours pas comment réagir à cette situation. Attendu quoi au juste? Qu'il réagisse? mais il semblait presque dormir, ne bougeant pas... Jusqu'à ce qu'il lui caresse les cheveux.

Il devait donc penser que la brune dormait. Elle était peut-être totalement détendue, mais elle était bien réveillée. Elle décida de rester là, dans ses bras, se sentant en sécurité, pas qu'il avait un réel risque dans cet hôtel, mais il était rare que l'agente se sente si calme.

La borgne se doutait qu'il n'avait toujours pas trouvé le sommeil. Elle releva légèrement la tête pour regarder son visage. Il semblait, bien. Ses yeux étaient closes, il devait finalement dormir, ou être près de le faire. Elle détailla son visage, il était si près...

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Bercé par la chaleur de son amie, son esprit s'assoupissait doucement, dérivant à travers ses souvenirs, des ersatz de pensées plus ou moins formées.
Ses réflexions perdaient tout sens logique, pas qu'elles ne le soient habituellement, mais la fatigue empirait encore d'avantage ce détail.

Sans qu'il n'en comprenne réellement la raison, la jeune femme hantait son esprit embrumé, les souvenirs d'elle remontant toujours plus haut que les autres.

Ouvrant difficilement un œil émeraude, puis le deuxième, son regard croisa celui d'Anna, proche, terriblement proche...

Sans vraiment comprendre ce qu'il faisait, il franchit doucement la distance qui les séparait et l'embrassa.

Elle le regardait, sans savoir pourquoi elle le faisait. Tout comme elle ne pouvait dire exactement pourquoi elle se sentait si bien dans ses bras, tout contre lui, sentant cette chaleur rassurante.

Ne pouvant détacher son regard de l'homme, même s'il aurait été une bonne idée de dormir, elle ne bougea pas lorsqu'elle le vit ouvrir les yeux. Seuls les battements de son cœur s'accélérèrent.

Le voyant doucement approcher, elle ne pu s'empêcher de faire de même, jusqu'à ce qu'elle sente ses lèvres contre les siennes. Fermant son œil, elle savoura ce doux moment, passant une main timide dans les cheveux d'Aless.

Elle n'était pas certaine de comment elle devait agir... Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas eut un tel rapprochement avec un homme...

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Il ne comprit réellement ce qu'il faisait que lorsqu'il sentit la main de la jeune femme lui caresser les cheveux.

Il stoppa doucement le baiser, et observa la jeune femme blottît contre lui.
Il ne savait pas pourquoi mais il n'avait pas envie de la laisser s'en aller.
Quelle était cette émotion étrange qu'il ressentait?

Décidant de repousser les analyses et réflexions au lendemain, il la serra contre lui et l'embrassa sur le front, lui caressant lentement le dos.

Mais qu'est-ce qu'ils faisaient? Ils s'embrassaient, c'était plutôt évident... Mais ce simple geste chargerait tout... Tout semblait bouleversé dans la tête de l'agente.

Le contact rompu, Annabelle se blottie contre lui, respirant son odeur. Elle sentie sa main rassurante dans son dos.

Elle se sentait bien. Ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps.

Cette fois, elle se laissa gagner par le sommeil, se disant qu'ils verraient bien ce que le lendemain leur réserverait.

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Serrant doucement la jeune femme dans ses bras, il se laissa entrainer par sa chaleur et s'endormit rapidement.

Pour une fois son sommeil fut des plus calmes, il était juste... détendu, à défaut d'un autre mot...

Le matin venu, il ouvrit difficilement un œil, puis un autre, et observa vaguement la vue qu'offrait la fenêtre, ou du moins le peu qu'il voyait depuis sa position dans le lit.

Sa mémoire lui déversa de vagues flash de scènes impliquant Anna et lui, et il sourit à l'idée que son cerveau embrumé lui faisait passer des rêves pour des réalités.
Du moins, c'est ce qu'il pensait, jusqu'à ce que ledit cerveau embrumé parvienne à lui faire comprendre qu'il avait un poids sur le torse.

Il baissa réorienta son visage et y aperçu une tête brune, tête rattachée à un corps, lequel était on ne peux plus prêt du sien.

* Bug critique... Veuillez contacter windows et votre revendeur afin de changer de cerveau avant la surchauffe critique...*

Pour une fois, la brune dormit bien, pas de cauchemars, juste une sommeil reposant.

Lorsqu'elle commença à se réveiller, elle remarqua que son oreiller bougeait. Mais comment pouvait-il bouger? Et pourquoi semblait-il se soulever régulièrement comme s'il respirait?

Ouvrant son œil, elle constata qu'elle n'était pas dans sa chambre à la Légio... Elle se rappela de la chambre à Venise... de la soiré avec Aless...

Mais qu'est-ce qui se passait avec cet oreiller? C'était sans doute parce que ce n'en était pas un, mais plutôt son ami. Alors que les derniers évènements lui revenaient en mémoire, elle rougit.

Jetant un coup d'œil à son visage, elle constata qu'il était réveillé, mais il ne semblait pas savoir comment réagir, comme elle... Elle ne savait plus que penser. Il est certain qu'elle avait trouvé cette nuit agréable... Mais elle n'arrivait pas à être vraiment certaine...

D'une voix timide, elle brisa le silence:

- Est-ce que c'est vraiment arrivée?

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Un sourire nerveux apparut sur son visage.

-On dirait bien.

Il y eu un léger blanc, puis-il reprit la parole.

-Rien ne sera plus comme avant n'est-ce pas?

Il avait peur qu'après les évènements de cette nuit elle ne veuille plus rien avoir à faire avec lui.
Il ne voulait pas perdre son amie à cause de sa stupidité. Il ne comprenait pas ce qui avait pu lui prendre cette nuit, ni pourquoi il n'arrivait pas à virer la jeune femme de ses pensées.

-Je ne veux pas te perdre...

Les mots étaient sortis faiblement, tristement même

Annabelle était un peu perdue, il y avait tant de choses qui avaient changé autour d'elle en si peu de temps...

La remarque d'Aless la sortie de ses réflexions, mais elle ne répondit pas tout de suite, jusqu'à ce qui parle de cette voix triste, à fendre le cœur. Elle ne savait pas quoi en penser exactement. Elle le rassura d'une voix douce:

- Rien ne sera plus comme avant... Mais tu ne me perdras pas... Car je ne veux pas te perdre non plus.

L'agente s'écarta de son ami avec un petit sourire:

- Tu sais que tu es plutôt confortable...

Reprenant son sérieux, elle poursuivit:

- Tu es celui en qui j'ai le plus confiance, c'est pourquoi j'aimerais que tu m'accompagne dans ma prochaine mission...

Elle s'était légèrement raidie, serrant les poings en pensant à toute cette histoire de traitrise.

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Il hocha doucement la tête, un peu perdu, puis ne pu s'empêcher de rire en entendant sa remarque.

-Tu n'es pas mal non plus comme bouillotte tu sais?

La phrase suivante le mit tout de suite plus à l'aise.
C'est probablement ça qui le frustra encore plus. Des situations de la vie de tous les jours et il était perdu, une mission et là il était directement dans son élément, et il se détestait d'être instantanément rassuré.

-J'en serai honoré. C'est urgent? Est-ce que tu veux qu'on y aille maintenant et tu me brieff en chemin?

Le malaise semblait être passé, mais la brune ne pouvait s'empêcher d'être crispée en pensant à la mission qui les attendait...

- Il n'y a pas grand chose à savoir sur cette mission, mais je préfère que ça ne soit pas expliqué lorsqu'il peut y avoir des oreilles indiscrètes... alors en déplacement, c'est pas l'idéal...

Elle s'assit, passa une main dans ses cheveux, comme si ce geste pouvait lui indiquer comment commencer ses explications:

- Le commando que nous avons trouvé en mission, ce n'était pas le seul traitre. Ils ont découvert qu'un haut gradé tirait les ficelles: James Wilson... Notre propre chef de section!

Elle lui expliqua rapidement les détails de la découverte de cette traitrise, puis leur mission, soit accompagner Brandford pour capturer ce sale rat en Allemagne.
L'agente se sentait un peu libérée d'avoir pu enfin parler de cela à quelqu'un. Elle n'avait pu empêcher sa voix de trembler de rage à certains moments, tout comme elle n'arrivait pas à desserrer les poings.

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Entendant la première phrase, il s'assit doucement sur le lit en fronçant les sourcils, puis le froncement s'accentua en entendant la suite.

-Au moins cela explique quelques petites choses...

Voyant l'état dans lequel elle se mettait, il la prit doucement dans ses bras, puis se retira en rougissant au bout de quelques instants.
Il se racla la gorge et reprit la parole:

-Finissons-en.

Il prit ses affaires et sorti de l'hôtel, direction la Legio.